mardi 20 septembre 2011

Les médias vus par les journalistes

C'est mon interview parue dans le P’tit hebdo d'aujourd'hui, le 15 septembre. Pour des contingences de volume, elle a été coupée. Voilà la version complète.

1) Comment définissez-vous la fonction de journaliste ? Se doit-il d'être objectif?

Je ne connais aucune manière objective de parler de ce dont nous vivons ici si ce n’est par une attitude de sincérité de conscience hébraïque. A tort, on serait tenté de reléguer cela à un sectarisme juif. Or le message de l’hébraïsme véhiculé par la Bible est le fondement même de la civilisation dite moderne, que ce soit en Orient et en Occident par le truchement de ces deux grands blocs que sont le christianisme et l’islam. C’est la plus vile absurdité que de soutenir que l’identité d’Israël qui a conservé et véhiculé ce message de la Bible serait un sectarisme quand elle réintègre son sol national. C’est pour cela que nous écrivons, pour en parler de l’intérieur, pour rétablir cette Vérité universelle et immuable que les Juifs, sur toute la Terre d’Israël, sont dans la légitimité la plus absolue, en tant que peuple lié à sa Terre, une légitimité comme aucune nation au monde ne peut l’attester pour elle-même. Le reste, c’est notre vision et nos analyses de l’actualité locale et mondiale procédant de ce fondement premier d’identité juive contenu dans le premier verset du Livre de la Genèse, tel que l’établit l’exégèse de Rachi.

2) Trouvez-vous la presse et le public francophone israéliens paranoïaques en ce qui concerne le traitement de l'information par les médias français non-juifs ?

Le public juif n’est pas paranoïaque du tout dans son jugement des médias français. J’admire la tolérance et la patience de mes frères juifs, même et surtout quand ils critiquent les médias français. En effet, la pathologie de la presse française et internationale est un amalgame de vices, de mauvaise foi et de de maladies psychiatriques dont il serait difficile d’établir la liste exhaustive. Si déjà, on parle de parano, elle est structurelle chez les médias français qui, dans un sérieux de monastère trappiste, voudraient faire croire que le moindre incident ici provoque des séismes à l’échelle planétaire. Et cette parano n’est qu’une infime partie parmi les tares de cette presse et des énergumènes qui en reçoivent leurs salaires. Au final, les Juifs ont beaucoup d’indulgence, il faut le reconnaitre. Regardez M. Philippe Karsenty qui est persuadé que France 2 fera techouva et reconnaitra sa faute. Il faut beaucoup de mansuétude vis-à-vis de cette presse pour nourrir de tels espoirs. D’autre part, je n’insinue pas du tout que les médias français soient antisémites, je ne le crois pas, mais c’est pire.

3) Pensez-vous que l'opinion de droite manque d'organes de presse en Israël ?

Je ne sais pas ce qu’est l’opinion de droite. Je crois qu’il y a suffisamment d’organes de presse de toute tendance depuis la révolution de l’internet. Cela a permis de casser le monolithisme de la presse traditionnelle disposant d’énormes moyens. Aujourd’hui, tout un chacun peut apprendre en quoi la couverture de l’AFP, par exemple, est systématiquement biaisée. Le fait que des radios juives continuent malgré cela à être abonnées aux dépêches de l’AFP, c’est tragicomique, mais c’est déjà un autre sujet. Il faut rappeler qu’au site Israël7, nous sommes le premier organe de presse online francophone d’Israël. Dans les années 90, nous étions la section française d’Aroutz7, la seconde station de radio pour les Olim de France après Kol Israël en français. Depuis, pour pouvoir détruire Goush Katif sans trop de protestation sur les ondes, Sharon a fait fermer la radio d’Aroutz7 et nous avons bifurqué sur l’internet avant la plupart des sites d’information israéliens et juifs qui se sont multipliés depuis.

4) Qu'est-ce qui fait l'originalité du regard d'un journaliste francophone sur l'actualité israélienne ?

L’originalité d’un journaliste originaire de France comme moi-même, c’est qu’il est plus à même de mesurer l’abime, le trou noir dans lequel le discours médiatique et politique français sur Israël s’est enfoncé depuis plusieurs décennies, à un point que je ne crois pas qu’il y ait remède à cela.

5) Quel est le sujet le plus passionnant que vous avez traité cette année ?

Tous les sujets que j’ai abordés sont passionnants et il y en a tellement ici. On en est gavé.

6) Israël 7 défend des positions très à droite concernant l'actualité israélienne. Pensez-vous représenter une majorité des lecteurs francophones ?

Cela arrive mais c’est rare que nous soyons décriés. Il me semble que nous sommes appréciés parce que nous nous exprimons avec sincérité sans chercher à faire des circonvolutions et sans langue de bois. Pour nous, il n’y a pas « d’Autorité palestinienne », il y a une entité terroriste arabe qui a envahi indument des zones de la Terre d’Israël et cherche à nous exterminer. On ne dit pas «Abbas, président de l’AP », mais « Mahmoud Abbas, le docteur ès négation de la Shoah ». Nous parlons vrai. D’ailleurs, de nombreux internautes de notre site proviennent de pays où il n’y a pas de Juifs comme les pays arabes et d’Afrique.

mercredi 23 mars 2011

Ici, on est venu exterminer des Juifs


Mardi 23 mars 2011, je reviens à l'instant de l'endroit de l'attentat à Binyanei Haouma à l’entrée Ouest de Jérusalem. Les policiers étaient hystériques craignant les protestations et la colère des Hiérosolomytains. En effet, deux à trois mille personnes sont sur les lieux. Pour la plupart des jeunes. Ils sentent qu’une nouvelle offensive de terrorisme de grande échelle a commencé depuis le massacre de la famille Fogel et les tirs de missiles Graad sur Beer-Sheva et dans le Sud du pays.


Je me suis fait jeter par un flic alors que je posais des questions à des ambulanciers et à des employés de la mairie. Tout ça parce que je n'avais pas sur moi ma carte de presse à lui montrer. Il m'a lancé : « tu te fais passer pour un journaliste ». Je lui ai rétorqué que je voulais voir sa carte de policier, lui expliquant que tout un chacun pouvait s’acheter un uniforme. Je lui ai alors dit : « on vient de descendre des Juifs ici et tout ce que vous trouvez de mieux à faire, c’est d'être sourcilleux avec un journaliste sioniste d’Aroutz 7 en français parce qu’il n’a pas sa carte? », en lui indiquant les équipes de télévision étrangères comme France 2 qui s’introduisent là où elles veulent sans qu’on leur demande leur carte et qui, systématiquement cassent du sucre sur le dos d'Israël.


Sur place, tout a déjà été nettoyé en à peine deux heures. "Circulez, il n'y a plus rien à voir! Les flics demandent à la foule de rentrer à la maison. Quelques jeunes ultra-orthodoxes crient : « Mort aux Arabes ». Les gens qui semblent résignés devant les attentats parlent entre eux et sont unanimes à dire : « On ne peut pas laisser les attentats recommencer. Ça peut arriver partout, à tout moment, à n’importe qui. Il faut virer les Arabes »


Au même moment ou le nettoyage prend fin, on nous annonce qu'une dame de 74 ans vient de succomber à ses blessures. Le sang se glace. Les machoires se serrent. Cinquante et une personnes blessées ont été évacuées dans les hôpitaux de la ville préparés pour ce genre de scénario, ô combien connu.


En revenant à pied jusqu'au centre de Jérusalem pour prendre mes affaires laissées au bureau, je vois que la ville s'est vidée. Un silence pesant y règne. Mon portable sonne. C’est Elishéva. Elle me dit : « On ne peut laisser les choses comme cela, comme si cet attentat n'était qu'un accident de la circulation. » Je ne peux qu’acquiescer à ce qu’elle suggère: « Méir, il faut badigeonner à la peinture rouge l'endroit pour qu'on se souvienne: ici, on est venu exterminer des Juifs!!"


Méir Ben-Hayoun

jeudi 24 février 2011

Des Juifs s’enthousiasment pour les insurgés arabes. Est-ce une blague ?


Des Juifs s’enthousiasment pour les insurgés arabes. Est-ce une blague ?


Y aurait-il quelque chose d’irrémédiablement (très diablement) défectueux chez nous les Juifs? Pardon ! Erreur de formulation majeure de ma part, je devrai dire, chez certains Juifs.

Le monde arabe est en ébullition. Les masses se rebellent et certains de nos frères et de nos sœurs, se précipitent à n’y voir que des aspirations nobles à la liberté, à la démocratie et à je ne sais quoi d’autre romantisme. Dans une attitude fleur bleue d’inconscience, ils n’attendent même pas d’entendre de la part de ces éléments insurgés un appel à la réconciliation avec le peuple juif et à la reconnaissance de nos droits absolus et inaliénables sur la Terre d’Israël, que déjà, ils se passionnent pour eux, qu’ils les encensent des meilleures résolutions au monde.

Pire, ces Arabes en rébellion accusent leurs despotes de « sionistes », voire de « Juifs ». Et nos frères juifs ne veulent pas entendre, ne veulent pas voir. A contrario des trois singes qui eux, au moins se taisent, ces Juifs l’ouvrent pour louer leurs ennemis jurés qui ne feraient d’eux qu’une bouchée, sans que leurs oreilles n’entendent ce que disent leurs bouches.
Par exemple, au Caire, à Tunis, et à Benghazi, lors des manifestations houleuses, on a vu des effigies des dictateurs arabes avec des Maguen David sur le front et la foule en délire reprenant en cœur et à tue-tête « A bas Ben-Ali/Moubarak/Khadafi, à bas Israël, à bas l’Amérique ». L’antisémitisme a été un thème central des manifestations « d’aspiration à la liberté » en Egypte. Idem en Algérie ou au Yémen où les « démocrates » manifestant n’oublient surtout pas, comme si cela avait quelque chose à voir, de parler des droits du peuple « palestinien » et du sionisme comme le mal absolu, et ceci faisant corps avec leur besoin de « changement » et de se débarrasser de leurs chaines. Et le BHL, grand défenseur d’Israël s’il en est, prend fait et cause pour ces insurgés arabes qui ne cachent pas leur aversion au sionisme et à Israël.

Mais si ces citoyens des pays Arabes, les insurgés comme les tyrans, ont en commun la même hostilité bestiale envers le sionisme et Israël, le même antisémitisme sauvage qu’ils partagent, qu’est-ce que ça peut nous faire s’ils se détruisent, s’ils s’entretuent ? En général ces foules brulent le drapeau d’Israël et vocifèrent leur désir de voir l’Etat juif exterminé. Et maintenant, ces mêmes masses anti israéliennes et antisémites en délire veulent tuer leurs dirigeants, ou bien, se font tuer par leurs dirigeants non moins antisémites et non moins anti israéliens. Qu’est-ce qu’on peut demander de mieux ?

Va-t-on, comme BHL, se prendre d’affection pour ces aspirations à la « liberté » quand celles-ci sont indissociablement liées à un antisémitisme des plus virulents et à la haine d’Israël en Tunisie, en Libye, en Algérie, en Egypte, au Yémen, et même en Iran?


Méir Ben-Hayoun