jeudi 24 février 2011

Des Juifs s’enthousiasment pour les insurgés arabes. Est-ce une blague ?


Des Juifs s’enthousiasment pour les insurgés arabes. Est-ce une blague ?


Y aurait-il quelque chose d’irrémédiablement (très diablement) défectueux chez nous les Juifs? Pardon ! Erreur de formulation majeure de ma part, je devrai dire, chez certains Juifs.

Le monde arabe est en ébullition. Les masses se rebellent et certains de nos frères et de nos sœurs, se précipitent à n’y voir que des aspirations nobles à la liberté, à la démocratie et à je ne sais quoi d’autre romantisme. Dans une attitude fleur bleue d’inconscience, ils n’attendent même pas d’entendre de la part de ces éléments insurgés un appel à la réconciliation avec le peuple juif et à la reconnaissance de nos droits absolus et inaliénables sur la Terre d’Israël, que déjà, ils se passionnent pour eux, qu’ils les encensent des meilleures résolutions au monde.

Pire, ces Arabes en rébellion accusent leurs despotes de « sionistes », voire de « Juifs ». Et nos frères juifs ne veulent pas entendre, ne veulent pas voir. A contrario des trois singes qui eux, au moins se taisent, ces Juifs l’ouvrent pour louer leurs ennemis jurés qui ne feraient d’eux qu’une bouchée, sans que leurs oreilles n’entendent ce que disent leurs bouches.
Par exemple, au Caire, à Tunis, et à Benghazi, lors des manifestations houleuses, on a vu des effigies des dictateurs arabes avec des Maguen David sur le front et la foule en délire reprenant en cœur et à tue-tête « A bas Ben-Ali/Moubarak/Khadafi, à bas Israël, à bas l’Amérique ». L’antisémitisme a été un thème central des manifestations « d’aspiration à la liberté » en Egypte. Idem en Algérie ou au Yémen où les « démocrates » manifestant n’oublient surtout pas, comme si cela avait quelque chose à voir, de parler des droits du peuple « palestinien » et du sionisme comme le mal absolu, et ceci faisant corps avec leur besoin de « changement » et de se débarrasser de leurs chaines. Et le BHL, grand défenseur d’Israël s’il en est, prend fait et cause pour ces insurgés arabes qui ne cachent pas leur aversion au sionisme et à Israël.

Mais si ces citoyens des pays Arabes, les insurgés comme les tyrans, ont en commun la même hostilité bestiale envers le sionisme et Israël, le même antisémitisme sauvage qu’ils partagent, qu’est-ce que ça peut nous faire s’ils se détruisent, s’ils s’entretuent ? En général ces foules brulent le drapeau d’Israël et vocifèrent leur désir de voir l’Etat juif exterminé. Et maintenant, ces mêmes masses anti israéliennes et antisémites en délire veulent tuer leurs dirigeants, ou bien, se font tuer par leurs dirigeants non moins antisémites et non moins anti israéliens. Qu’est-ce qu’on peut demander de mieux ?

Va-t-on, comme BHL, se prendre d’affection pour ces aspirations à la « liberté » quand celles-ci sont indissociablement liées à un antisémitisme des plus virulents et à la haine d’Israël en Tunisie, en Libye, en Algérie, en Egypte, au Yémen, et même en Iran?


Méir Ben-Hayoun