mercredi 14 octobre 2009

Se dire fidèle à l'identité d'Israël, en quoi cela consiste-t-il aujourd'hui?

Se dire fidèle à l'identité d'Israël, en quoi cela consiste-t-il aujourd'hui?

Par Méir Ben-Hayoun


Tout d'abord, les réponses sont aussi vastes et multiples que l'éventail de sensibilités juives que cette question interpelle. Mais il y a certaines lignes que notre époque houleuse et extraordinaire ne nous laisse point le loisir d'occulter.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous vivons une actualité que nous n'osions même plus rêver et qui pourtant formait l'objet même de nos espoirs et l'axe constitutif du canon de nos prières et de nos célébrations: l'an prochain à Jérusalem, le Retour des exilés, le Retour à Jérusalem, le Retour au Mont du Temple, nos ennemis vaincus.

Tout cela s'est réalisé dans la difficulté certes, mais c'était bien de cela dont il s'agissait. Ce processus a été enclenché depuis 1948 et reconfirmé de façon encore plus éclatante en 1967 et lors de la victoire de la Guerre de Yom Kippour. Mais serions-nous encore trop endormis pour ne pas nous en rendre compte? Les Rabbins, heureusement pas tous, parlent de tout sauf de l'essentiel. Ils parlent de cacherout, d'élévation spirituelle, de sensation d'harmonie à pratiquer la religion etc. C'est très bien, même très bien d'éveiller à la pratique des mitsvot. Mais Dieu, à travers ses prophètes nous a parlé surtout d'autre chose.

Qu'est ce qu'ont fait les Enfants d'Israël sous la direction de Josué? Ont-ils récité les Tehilim (Psaumes)? Probablement pas! Il n'y avait d'ailleurs pas encore de livre de Tehilim à cette époque. (Personnellement, je lis souvent les Tehilim, c'est même très recommandé). Les Enfants d'Israël avec Josué à leur tête se sont introduits dans le pays d'Israël et se sont engagés dans des guerres terribles de conquête. Une génération avant cela, il y en a qui n'ont pas voulu de ces guerres de conquête de la Terre d'Israël et ils ont entraîné le peuple avec eux. C'était pour des motivations réputées pieuses lors d'une certaine journée du 9 du mois de Av que ceux que la Torah nomme les "Explorateurs" ont engendré ce qui s'avèrera être l'archétype du malheur d'Israël, non pas la faute, mais la souillure des Explorateurs telle que cela est désigné par certains sages d'Israël. Qui étaient ces Explorateurs? Les princes de chacune des douze tribus d'Israël. C'est à dire les Sages, les Grands Rabbins dirait-on aujourd'hui. Sur douze de ces Explorateurs, seulement deux se sont prononcés en faveur de l'intrusion militaire immédiate en Terre d'Israël.

Josué fils de Noun et Caleb fils de Yéfouné en phase avec l'injonction divine émise dans la Torah déclarèrent publiquement: "même si l'ennemi est plus fort, nous devons investir la Terre que Dieu nous a donnée et nous le vaincrons". La Tora et l'Histoire d'Israël on donné raison à Josué et à Caleb tandis que les dix autres Explorateurs sont tombés dans l'oubli et dans l'opprobre éternelle.

Quand on se sert du Shoulkhan Aroukh (code juif des préceptes de comportement), qui est très très important certes, pour occulter ou pour mettre de côté ces aspects territoriaux et nationaux de la parole divine à l'heure où, après 2000 ans d'exil, Dieu nous a ramenés à Sion et a livré nos ennemis entre nos mains, on ment aux Juifs par omission! C'est de l'hérésie, même si elle est émise par des gens qui se réclament de la Torah et de la religion juive et s'ornent de la parure de la sagesse.

Et ceux qui, dans une attitude ambiguë, veulent bien nous concéder que la Terre d'Israël est un pays juif possible, mais que l'essentiel ne réside pas à y résider ou à s'y attacher outre mesure, que l'essentiel réside dans un effort d'élévation spirituelle frisant l'abstraction et le folklore et dénué de la dimension collective et territoriale d'Israël, ceux-là mentent également et déforment la Torah et leurs grands chapeaux et leurs grandes barbes ne peuvent camoufler cela.

Alors il y en a qui vont parfois en Ukraine, à New York, à Paris ou à Djerba comme si là-bas c'était Sion, comme si là-bas c'était la Terre sainte que Dieu nous avait promise par l'entremise de tel ou tel illustre sage, et comme ce n'était pas le Bet Hamikdash à Jérusalem que Dieu nous avait demandé de construire et à y renouveler le sacerdoce des Cohen. Ou alors, en allant rechercher les racines juives en Pologne, à Alger, à Fez, à Meknès, à Vilna ou de façon morbide parfois à Auschwitz - comme si nos racines, ce n'était pas ici en Israel qu'elles étaient. Et pour cause, tous les grands sages d'Israël en Pologne, à Alger, à Fez, à Meknès, à Djerba, à Vilna, à Krakow, à Presbourg au travers des siècles, ne voyaient-ils pas leurs racines à Sion? N'ont-ils pas pleuré de chaudes larmes du fait d'être prisonniers dans l'abime ténébreux de l'exil, éloignés de Jérusalem à des époques où il était pratiquement impossible de s'y rendre? N'auraient-ils pas tout donné pour pouvoir échanger avec nous toutes leurs années de vie pour vivre ne serait-ce que cinq minutes de la possibilité que nous avons d'embrasser la poussière de la Terre d'Israël?

En 1948 et en 1967, Dieu nous a redonné la Terre d'Israël par des miracles inouïs en seulement quelques jours! Sans oublier de mentionner les braves Juifs et Juives qui ont donné leur vie pour cela et ceux qui ont combattu et sont restés en bonne santé. Ce ne serait pas Dieu qui aurait fait cela comme l'affirment certains qui se targuent de la stricte observance sous le prétexte que les Juifs d'Israël ne sont pas tous des Juifs pratiquants. Diatribes indignes qui ressemblent sur nombre de points à l'argumentaire des incroyants ou même à l'intox de nos pires ennemis. Alors si ce n'est pas Dieu qui a fait cela, c'est qui? Il faut être mystique au sens péjoratif du terme pour croire que notre force et notre savoir-faire seuls nous auraient permis de tels succès incroyables aux vues de l'Histoire universelle. A moins que nous nous imaginions être des super-héros de bande dessinée.

Il faut être conscient des évènements incroyables que nous vivons. Au lieu de cela, nous mettons le genou à terre et nous supplions les nations de nous comprendre et que nous leur répétons à usure que ce que nous faisons, c'est pour la paix tellement nous sommes un peuple épris d'humanisme et de démocratie et toute cette eau de rose que personne ne veut plus avaler, et avec raison d'ailleurs. Nous sommes là parce que nous sommes Israël, tout simplement!

Où alors, on ne fait que de la fausse piété avec tout un accoutrement exotique pour faire plus vrai, en se disant qu'on ne peut rien faire de bon en Israël si ce n'est prier tellement nous serions impies.

Des religieux s'occupent de religion comme si Dieu n'avait pas dit à Moise, avant même de lui parler de Torah - c'est d'ailleurs la Torah elle-même qui le dit: (Exode III, 7 et 8) " L'Éternel poursuivit: "J'ai vu, j'ai vu l'humiliation de mon peuple qui est en Égypte; j'ai accueilli sa plainte contre ses oppresseurs, car je connais ses souffrances. 8 Je suis donc intervenu pour le délivrer de la puissance égyptienne et pour le faire passer de cette contrée-là dans une contrée fertile et spacieuse, dans une terre ruisselante de lait et de miel, où habitent le Cananéen, le Héthéen, l'Amorréen, le Phérézéen, le Hévéen et le Jébuséen."

Nous savons d'autre part que le Rassemblement des exilés et la reconstruction de souveraineté de la Nation d'Israël est la première phase de ce qui est appelé le processus messianique. En gros, c'est cela le sionisme peu ou prou: reconstruire la Nation d'Israël et y rassembler les Juifs de Diaspora. Il suffit d'allumer la télévision ou la radio pour savoir que ces initiatives sionistes suscitent une fièvre quasi universelle. En cela, ce que nous vivons aujourd'hui avec la réprobation pavlovienne d'Israël par les nations, cela doit nous réconforter. C'est un signe supplémentaire que c'est bien de la Nation d'Israel dont a parlé la Torah qu'il s'agit. C'est donc par là que passe notre Histoire, histoire commencée par Adam et reprise par Abraham l'Hébreu pour arriver jusqu'à son terme, l'avènement messianique.

Par conséquent, nous pouvons en toute sérénité nous engager dans la guerre pour anéantir nos ennemis proches et éloignés et extraire l'envahisseur des contrées de notre Terre sur lesquelles nous avons abdiqué pour des chimères de paix. Quarante deux ans après notre Retour sur le Mont du Temple, nous pouvons sérieusement envisager de reconstruire la Maison de Sainteté, le Bet Hamikdash tel que nous y adjoint le Tout puissant dès notre Retour à Sion. En cela, il faut reconnaitre la vérité même si elle a été dite cette semaine pas nos pires ennemis, les fondamentalistes nazislamistes, dans une tentative d'embraser une fois de plus la région: "les Juifs veulent construire leur IIIème Temple de Jérusalem." Ceci est vrai!


Quand l'objet même de nos articles de foi se réalise de façon aussi éclatante, il faut ouvrir les yeux et en prendre acte. Il faut orienter nos vies en fonction de cela et sauter dans le train en marche tant qu'il est encore temps et qu'il n'est pas trop éloigné. C'est cela l'identité d'Israël, s'insérer dans ces évènements, y participer et les vivre pour nous-mêmes et pour notre descendance, avec beaucoup d'autres choses également, mais certainement pas se confiner dans une petitesse de fausse piété superstitieuse.

1 commentaire:

Oriân a dit…

À cette question j'aimerai y répondre d'aprés mon propre propos, car cela est bien individuel j'ai remarqué. pour ma part,cela consiste avec toute la connaissance de l'histoir de notre Terre promise, celle d'une très grande partie de ma famille qui n'ont jamais survécus la 2em guerre mondiale, et toute notre culture d'y en faire mon bien être et ma force, mon intelligence et de revenir un jour à la Terre promise qui brûle et m'appelle sans cesse dans tous mes sens, Notre Terre promise est mon aimant, un soutien morale qui ne me laisse jamais..elle est ma plus grande fièrté...celle d'être Juive, l'histoire de notre peuple est sans cesse en moi elle me porte dans tout. Ahavati Israel, Israel mon amour.