jeudi 15 janvier 2009

La guerre de Gaza dans la continuité de la Seconde guerre du Liban.




Aujourd'hui, le 16 janvier 2009, trois semaines après le début de l'opération "Plomb coulé" dans la Bande de Gaza, quinze tirs de Kassam et de Graad ont été enregistrés ce matin. Le Hamas est sérieusement atteint. Il est à genou mais ne jette pas la serviette. Il conserve sa capacité offensive certes diminuée. Politiquement, il est loin de passer dans les oubliettes. Il bénéficie encore d'un large soutien populaire auprès des palestiniens contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire. Le pouvoir israélien pétrifié à l'idée de devoir éradiquer cette organisation nazislamiste est récalcitrant à occuper totalement la Bande de Gaza pour toujours. Le gouvernement israélien cherche une porte de sortie par une solution de cessez-le-feu. En dépit des vastes moyens mis en œuvre et de l'élimination massive de terroristes et le nombre de victimes auprès des civils, le leadership israélien ne sait comment achever le travail et atteindre son objectif de faire cesser les tirs sur les villes du Sud d'Israël. Probablement pire, il ne sait définir ce qu'on pourrait considérer sans ambigüité comme une victoire nette, claire et totale d'un pays disposant d'une armée forte et moderne face à une organisation terroriste.




Je propose de remettre en ligne l'article que j'ai rédigé lors de la Seconde guerre du Liban. Ecrit le 17 juillet 2006 et paru sur le site d'Aroutz 7, une semaine après l'enlèvement des soldats Goldvasser et Regev le 12 juillet 2006. Le pouvoir politique était réticent à introduire des troupes terrestres au Sud Liban. Quels que soient les progrès réalisés dans le domaine tactique et dans l'exécution plus précise et moins confuse des ordres dans l'opération présente, l'embarras des dirigeants du système de défense d'Israël depuis le fléchissement de la foi dans le Sionisme et dans le Retour du Peuple juif sur toute la Terre d'Israël, constitue notre problème de sécurité nationale numéro un. Les escadrilles de jets de combat dernier cri, l'équipement ultra moderne et les entrainements les plus poussés ne peuvent se substituer à cette indécision chronique de tous les gouvernements d'Israël depuis le lendemain de la Guerre des Six Jours. En ce sens, la guerre actuelle dans la Bande de Gaza n'est pas une répétition quelque peu améliorée de la seconde guerre du Liban, elle en est la continuation.



בס"ד

Soutenir le gouvernement et Tsahal en ces heures ne sert à rien !
Lundi 17 Juillet 2006
Par Méïr Ben-Hayoun - Tekoa

Comme un réflexe conditionné, la première chose qu’on désire en ces heures de Bérézina israélienne, c’est avoir la sensation de faire quelque chose en multipliant les initiatives de soutien au gouvernement (voir le discours à la Knesset de Benyamin Netannyahou, Lundi 17 Juillet), à Tsahal et aux militaires qui sont nos frères, nos enfants ou parfois, nous-mêmes…….Je soutiens, qu’à part l’expression d’un sentiment de générosité louable et de solidarité indéniable, cela, non seulement ne sert strictement à rien, mais nous cause du tort. A charge pour moi d’expliquer cette prise de position agressive, provocante, polémique, outrancière et scandaleuse de la part de quelqu’un, qui se considère un authentique et pur patriote israélien. J’avoue qu’à l’instar de ceux, exaspérés par la lecture de ces lignes, je souffre de devoir les écrire. Et que ces propos sortent du clavier d’une personne qui, arrivée de France à la fin des années 70, a servi dans Tsahal au Liban et pendant plus de 20 ans en active et en réserve et qui n’est pas pris d’états d’âme pacifiques.


Nous n’aurons pas raison du Hezbollah et de nos autres ennemis absolus grâce au potentiel opérationnel et technologique de Tsahal, des plus avancées au monde. Au contraire, ce potentiel des plus sophistiqués a permis au Peuple d’Israël de vouer un véritable culte à la force militaire virtuelle et par conséquent de se sentir invincible face aux menaces de destruction proférées à ses portes. Tsahal a cessé d’être cette petite armée du peuple aux moyens rudimentaires, prête à prendre tous les risques et à faire tous les sacrifices lorsqu’une goutte de sang juif était versée. Lorsque trois parachutistes avaient été tués en sautant sur des mines en 1966, sans attendre même l’enterrement des frères d’arme, dès le lendemain le commandant du régiment de parachutistes, Raphaël (Rafoul) Eytan, de mémoire bénie, engageait ses unités dans un raid punitif qui coûta la vie à… 60 légionnaires jordaniens. C’étaient le barème et la promptitude de réaction d’une armée pauvre et sommairement équipée, mais qui, un an après, était capable en seulement six jours de réintégrer le Peuple Juif dans les régions qui constituent le berceau de son Histoire. C’était une armée, sous des aspects bon enfant, aux critères très rudes et sévères, qui cherchait insatiablement le combat, à établir au plus vite le contact avec l’ennemi et à l’exterminer en le regardant dans le blanc des yeux. C’est cette tradition de soldats équipés d’armes à courte portée et au petit calibre comme le célèbre « Ouzi » qui a fait la légende et la réputation d’efficacité de la première Armée juive apparue sur la scène de l’Histoire après 2000 ans d’exil.

La capacité prétendue ou réelle, de Tsahal, a servi d’alibi aux pires entreprises aventurières de « paix » en passant par toutes les abdications et retraites de ces dernières années. Que ce soit les malheureux accords de Camp David en 1979, les maudits accords d’Oslo en 1993, le pathétique retrait du Liban par Ehoud Barak en mai 2000, le « désengagement » de Gaza il y a onze mois et les futurs plans de trahison les uns plus fous que les autres qui, jusqu’à présent ne font même pas l’objet d’un nouveau débat.

Les missiles dirigés sur une bande de terre très étroite et fortement peuplée comme le Nord d’Israël ont produit un nombre anormalement bas de victimes, vu la quantité de katyouchas tirées. Le bilan aurait très facilement pu être de 500 victimes, voir plus, faisant prendre à cette défaite israélienne l’effet de Pearl Harbor ou du 11 Septembre pour les américains si le Dieu de miséricorde, qui, comme l’indique notre tradition, nous protège, à nous Son Peuple, malgré nos égarements. Ceci n’est pas l’expression d’une opinion personnelle de crédulité religieuse ou de mysticisme aigue. C’est l’expression de Vérité de la protection divine que les évènements que nous vivons confirment quotidiennement. D’ailleurs, personne ne voudrait trop réfléchir à ce nombre réduit inexplicable de victimes en dépit de l’intensité et de la précision sans précédent des tirs, sinon, on serait pris de panique ou de migraine insupportable.

« Tsahal a des réponses pour tous les types de menace. Les citoyens israéliens peuvent dormir tranquilles (comme à Naharya, ce soir) grâce à leur armée formidable. Les innovations technologiques, le haut niveau des cadres de l’armée sont garants des risques « calculés » à prendre pour s’ouvrir à des perspectives de paix. Le retrait du Liban, de Gaza et de Judée Samarie réduisent les risques encourus et offrent à l’Etat d’Israël des possibilités insoupçonnées. La société israélienne ne peut se permettre cette situation de guerre permanente qui la mine de l’intérieur. Une fois que les forces étrangères (c. à d. israéliennes, pas syriennes) auront évacué le Liban, le Hezbollah ne sera plus motivé à combattre Israël. Idem pour les palestiniens une fois qu’ils auront réalisé leur autodétermination et obtenu leur propre état. Ils sont réalistes et savent qu’ils ne peuvent vaincre Tsahal » Voici l’archétype de discours avec lequel on a sevré le Peuple israélien et les juifs de diaspora jusqu’à les abrutir et les soustraire à toute analyse critique, en dépit du fait que ces propos portent en eux-mêmes une incohérence flagrante. En effet, si Tsahal est si fort qu’on peut se permettre le risque de renoncer à des acquis stratégiques comme la profondeur territoriale, en quoi préserver cette profondeur territoriale constituerait un danger si Tsahal est si fort ? Si Tsahal est fort, pourquoi y aurait-il urgence à se retirer de régions qui constituent notre patrimoine national et éloignent les canons ennemis de nos centres urbains ?! On nous répond que c’est parce que dans ces régions, la majorité des arabes nous sont hostiles ! Et si ces régions ne sont plus sous notre contrôle, ces arabes seront moins hostiles et moins dangereux ? Comme après le retrait du Liban ou après le « Désengagement » de Gaza où les habitants de ces contrées ont subitement adhéré à l'idéologie sioniste ? Ne se retire que celui qui est incapable de garder ces régions! C’est ainsi que les arabes ont interprété le retrait du Liban et le retrait de Gaza, et pour une fois, ils ne se sont point trompés !
« Tsahal n’est pas si fort que les israéliens et les juifs s’en gargarisent. Pour nous arabes, le moment est arrivé d’attaquer l’ennemi juif chez lui, là où il se sent en sécurité et de l’humilier où ça lui fait le plus mal (par exemple en capturant ses soldats) afin d'ébranler sa confiance en lui-même et de l’éroder petit à petit jusqu’à sa perte finale. » C'est grosso modo le discours arabe d'aujourd'hui, et nos réactions mitigées, hésitantes et pathétiques ne font que le confirmer.

Pour nous autres juifs, il reste à savoir si Tsahal est réellement efficace ou non, et si l'armée israélienne a la capacité de remplir ses missions. Ce qui ne va pas toujours de paire avec le potentiel technologique et sa richesse en équipement. Ou bien alors, on cherche à se tranquilliser en se convainquant que Tsahal est fort pour ne pas se confronter à la réalité ? Quel est ce paradoxe du discours juif qui dit que nous avons une des meilleures armées au monde, c'est-à-dire que nous sommes pratiquement invulnérables d’une part, et d’autre part, que nous ne pouvons nous permettre de garder tous nos acquis territoriaux et que, par conséquent, nous devons composer avec l’ennemi, ce qui signifie en clair que nous sommes vulnérables. On voit bien que ce discours repris par tous les intellectuels et politiciens juifs et israéliens est incohérent, paradoxal et devrait faire l’objet d’une analyse de spécialiste en psychologie. Ce qui est sûr, c’est que la réalité n’a pas grand-chose à voir avec les craintes ou les certitudes exprimées par les élites juives et israéliennes qui conduisent notre Peuple droit vers l’abîme et mettent en danger les vies de millions de juifs en Israël et en diaspora. Ne mentionnons même pas l’immoralité et la corruption de toute valeur juive qu’implique l’adoption de la politique que ce type de discours abracadabrant induit - à savoir, déporter des juifs de chez eux, détruire leurs maisons, et les faire errer comme des bannis au profit des pires énergumènes islamo nazis de la planète. Que ce soit en Israël où le Premier Ministre, malgré sa réputation sulfureuse n’est même plus contesté, bien que la déroute de la politique de désengagement se dévoile au grand jour et que notre Pays brûle. Ou bien même en France où un intellectuel juif comme A. Finkelkraut, souteneur des accords de Genève, lors de sa rencontre le 9 juillet dernier avec le public juif parisien au Centre Rachi dans le cadre d’une émission de Radio RCJ (écouter enregistrement sur www.radiorcj.com), n’a pas été interpellé par personne sur ses prises de position favorables aux divers retraits israéliens alors que le Hamas a pris le pouvoir dans l’AP et que les tirs de kassams pleuvent sur Sdérot, donc que le désengagement témoigne de l’irresponsabilité, la méchanceté gratuite de ceux qui l’ont conçu et de la profonde bêtise de ceux qui l’ont approuvé et n’ont ni le courage, ni même l’honnêteté de l’avouer, ni l'intégrité intellectuelle de se rendre à l’évidence qu’ils se sont trompés et nous ont trompés de façon colossale. C’est à se demander parfois si une grande partie du public juif, en Israël et en diaspora, n’est pas irrémédiablement anesthésié.
Tsahal, l’Armée de Défense d’Israël, est entraînée sur cette pente glissante et sert à mettre en œuvre ces desseins criminels de désengagement, convergeant avec les plans d’extermination qui se trament chez nos ennemis.


Nos bombardements massifs du Liban coûtent la vie à de nombreux libanais « innocents » - on se doit de le reconnaître, même si personnellement, cela ne m’émeut pas du tout.
D’ailleurs, on remarquera que plus de 220 victimes libanaises suscitent beaucoup moins de protestations de la part du monde entier que lorsque l’enfant El Dura a été tué par une balle perdue palestinienne dont on rend Tsahal responsable. Essayons de comprendre pourquoi. L’explication que je propose est que ces bombardements massifs ne remettent pas en cause le principe de retrait territorial israélien que les américains, européens, russes, l’ONU et les arabes sans oublier les élites israéliennes soutiennent. Si une seule botte juive avait foulé le sol libanais à Rosh-Hanikra, on aurait eu droit à un de ces tintamarres d’indignation de part et d’autre de la planète. Là, les protestations sont très mitigées du genre: « la réaction israélienne est disproportionnée ». On peut considérer cette critique comme un hommage par rapport avec ce que nous avions l’habitude d’entendre. L’Union européenne fronce les sourcils, mais il n’y a pas de proposition de boycott des produits israéliens, comme après Djénine où seulement 55 palestiniens avaient été tués. Pourquoi ? Non pas que le monde comprenne mieux les israéliens aujourd’hui comme certains esprits précipités et faussement naïfs en Israel le prétendent, mais parce que la réaction israélienne, même considérée disproportionnée, ne remet pas en cause le principe de retrait territorial israélien. Et ce qu'on désire le plus, c'est le maintien au pouvoir de celui qui a promis que les israéliens non seulement ne réinvestiraient pas les territoires déjà évacués au Liban et dans Gaza, mais qui fait du futur désengagement de Judée Samarie l’axe central de sa politique. Donc, tant qu’il fait tuer des libanais « innocents » mais ne fait pas avancer trop ses troupes, la communauté internationale lui laisse carte blanche. Plus d’une semaine après l’offensive du Hezbollah, pas une force terrestre israélienne ne s’est encore introduite en territoire libanais pour faire le travail que les tirs d’artillerie et les bombardements aériens les plus précis ne peuvent réaliser. Chose impensable il y a encore quinze ans selon les critères très sévères de réaction que le leadership militaro sécuritaire israélien s’était fixé. Pour démanteler un potentiel militaire et réduire à néant l’ennemi, ce sont exclusivement l’infanterie, les blindés, le génie militaire qui assurent l’achèvement de ce travail. Les américains et les anglais n’on pu se contenter des bombardements massifs en Afghanistan et en Iraq. Ils n’ont pas eu d’autre choix que d’investir les territoires de ces pays par des troupes terrestres afin d’y atteindre leur objectif.


S’introduire au Liban et à Gaza est incontournable, bien que cela représente un danger pour le jeune appelé israélien. Préfèrerait-t-on voir sa maman ou sa petite soeur à Haïfa ou sa grand-mère à Sdérot prendre le risque d’être en première ligne de feu à sa place ? Qui plus est, la destruction des infrastructures libanaises ou palestiniennes, voir la mort massive d’arabes civils que les bombardements israéliens provoquent, n’entament en rien la motivation du Hezbollah au Nord et du Hamas au Sud à poursuivre leurs agressions. Non seulement, ça ne leur fait rien, mais ça leur fournit de l’eau à leur moulin et les motivent encore plus. D’autant que Tsahal, en dépit des apparences, s’efforce d’éviter de tuer des civils, sinon ce sont des milliers de morts que le Liban et Gaza auraient à pleurer.


Dans la conception politique militaire du monde arabo-musulman, ce qui constitue une défaite cuisante plus que la mort massive, c’est la perte de territoires. Et afin que cette défaite arabe soit intégrée par les concernés, il est impératif que les pertes de territoires leur soient définitives et sans appel, d’autant plus que les régions en question font partie intégrante d’Eretz Israël, que ce soit Gaza, le Liban et toutes les régions occupées par nos voisins directs.
Après avoir mis les pays arabes à feu et à sang dès le moindre incident de leur part, l’équation juive doit être : toute agression arabe, terroriste ou d’autre nature, toute menace explicite ou insinuée de Nasrallah, d’Ahmadinedjad ou d’Assad, ou de n’importe quel épouvantail, dictateur arabe doivent se solder par une perte de territoire musulman ou arabe et non pas par une perte israélienne de territoire comme il y a onze mois. Si Tsahal est fort comme on le dit, alors que cela soit fait dès à présent, et si Tsahal n’est pas assez fort pour le faire, c’est en le faisant qu’il deviendra fort.



Si ce n’est pas encore clair, ce n’est pas l’envoi de bombes « intelligentes » sur l’ordre de personnes inintelligentes qui va faire avancer la sécurité nationale de l’Etat d’Israël. La présence de ces systèmes d’armement ultra sophistiqués où il faut emprunter le langage de la science fiction pour les décrire, soustrait Tsahal de son rôle sacré, à savoir combattre l’ennemi sans merci. Pour cela, nul besoin de pléthore d’armement budgétivore et d’effectifs militaires hypertrophiés. Promptitude et détermination juives sont de rigueur. D’ailleurs, le Roi Salomon, dont nous louons la sagesse jusqu’à nos jours, n’a-t-il pas dit qu’un roi d’Israël n’aura pas « trop de femmes et pas trop de chevaux » ? Trop de femmes, je crois que tous comprennent pourquoi. Pour ce qui est de notre débat, un roi trop occupé à satisfaire ses désirs de luxure ne peut être absorbé par ses responsabilités royales, de surcroit en période de guerre. Trop de chevaux: il s’agit des écuries royales pour la guerre. En termes actuels, cela signifie, trop d’avions, trop d’hélicoptères, trop de véhicules blindés, trop d’équipement, etc. qui sont un trou sans fond pour le budget national, pour lesquels il faut consacrer toute les ressources militaires à entretenir, à mettre en état de marche, à apprendre à utiliser et qui donnent un faux sentiment de confiance en soi et d’invincibilité, qui démobilisent l’esprit d’initiative et de réflexion et démotivent. Voir l’épisode de la vedette de la Marine israélienne, hypermoderne, qui n’a pas pu esquiver alors qu’elle avait tout pour, un tir de missile très primitif au large du Liban, ce qui a coûté la vie à quatre jeunes marins juifs.



Qui voudrait prendre le risque d’une intrusion nocturne, faire face à l’ennemi et l’exécuter en l’entendant haleter ses dernières respirations si on a l’illusion de pouvoir le faire exploser à distance, sans se salir les mains, assis sur une chaise rembourrée devant un écran LCD ? Le problème, c’est que devant l’écran LCD, on met en œuvre beaucoup de pyrotechnique, on ne prend pas de risque, on engage des moyens onéreux, mais l’ennemi a plus de chance d’en réchapper que si un combattant de Golani, au mépris des risques et tout en sueur, vient surprendre à une distance de crachat un homme du Hezbollah dans la Beqaa du Liban et l’honore d’une courte rafale dont le prix de chaque balle n’excède pas deux shekels. S’il l’égorge, c’est encore mieux, ça ne coûte rien et ça fait plus d’effet de terreur sur l'ennemi.


Les moyens technologiques sophistiqués engagés pour éliminer un chef du djihad islamique par un tir de missile d’hélicoptère, ça coûte des centaines de milliers de shekels. L’équipage de cet appareil de fabrication américaine, jusqu’à présent, ne prend pas trop de risques. Sa formation coûte des millions de Shekels; le prix de l'hélicoptère de fabrication US et son entretien, n'y réfléchissons même pas, ça nous donnerait la fièvre. Cela nous rend tributaire des américains qui nous fournissent en matériel. Notre « puissance » militaire nous assujettit à leurs dictats et à leurs intérêts globaux dans la région, nous liant pieds et poings. Ultimement, cette puissance militaire devient facteur de faiblesse, fardeau plus qu’atout stratégique. A quoi sert la puissance de feu si elle est assujettie à une puissance étrangère, même amicale? Il est préférable de disposer d'armes de poing utilisables quand bon nous semble que des avions de chasse utilisables que lorsqu’on nous en donne l’aval. C’est d’ailleurs l’avantage tactique des terroristes qui, en dépit de leurs faibles moyens, disposent d'une grande souplesse de prise de décisions et d’initiative.
Engager l’armée israélienne sur le terrain libanais, ne pas perdre de vue que l’aviation et tous les corps d’armée budgétivores ne sont, dans le meilleurs des cas, que des forces de soutien, qui ne peuvent se substituer au rôle traditionnel des armées terrestres, depuis la conquête de la Terre d’Israël par Josué, les guerres du Péloponnèse, en passant par les conquêtes de Napoléon, le Débarquement en Normandie et l’intervention américaine en Iraq. Reconquérir la Terre d’Israël au Liban, en Syrie et ailleurs dès la moindre escarmouche, éliminer l’ennemi sans faire de prisonnier, détruire ses villages, renvoyer les populations hostiles et y ériger des points de peuplement hébreux pour les millions de juifs encore en diaspora. Tiens ! Ca serait une excellente idée : l’installation des juifs fraîchement arrivés de France au Liban libéré par Tsahal.

Vous allez me dire que je souffre d’une incurable hypertrophie de romantisme biblique inspirée par les superproductions hollywoodiennes en technicolor à la Cecil B. De Mille comme « les Dix Commandements », « Samson et Dalila », « David et Goliath » et « Ben Hur ». Et bien je m’avoue coupable et j’ajouterai que c’est ce type de scénario qui a permis au Peuple d’Israël de reconquérir sa Terre, dans les temps bibliques comme de nos jours. En 1948, alors que la force juive était composée de va-nu-pieds, mal équipée, les nouveaux immigrants fraîchement arrivés étaient envoyés au combat dès leur débarquement au port de Jaffa sans se préoccuper s’ils savaient épauler un fusil et tirer. Nous avons repris le Pays d’un ennemi cruel, mieux entraîné, plus nombreux et mieux équipé. Nous avons détruit ses armées, ses villes et villages. Nous l'avons expulsé vers les pays arabes, et nous avons réintégré notre souveraineté sur la Terre tant aimée et espérée depuis 2000 ans. Quand les arabes prétendent justement que le Pays a été repris par violence et que leur demeures ont été réduites en ruines et en cendres, il ne faut pas répondre que c’est faux et que nous ne voulions pas leur faire de mal. Il faut avouer qu’ils ont raison, que nous voulions leur faire du mal par suite à leurs agressions et que c’est tellement vrai et encore actuel que nous sommes prompts à faire pire s’ils osent manifester la moindre velléité guerrière. Et depuis que Tsahal ne fait plus ce travail, qu’il ne se contente que de répliquer à un tir hostile de loin sans faire payer à l’ensemble de l’environnement arabe par la perte de ses terres, c’est là que nos problèmes ont commencé. "Pour un cheveu d’enfant juif, ces « diables » d’israéliens sont prêts à raser le Moyen-Orient et à déclancher la Troisième Guerre mondiale". C’est, en exagérant un peu, ce que les arabes doivent se dire et pour les convaincre de cela, nous devons leur fournir un précédent en commençant par raser le Liban et Gaza, leur confisquer ces territoires et y installer des juifs. C'est cela rétablir la dissuasion israélienne!


On est arrivé au paradoxe où la puissance militaire est l’alibi pour ne pas faire le travail militaire nécessaire, à savoir exterminer l’ennemi, Hezbollah ou Hamas, reprendre les terres lâchement abandonnées par les gouvernements précédents, reconstruire les implantations. Puisque le transfert de population a été universellement établi comme justifié pour les juifs de Gaza, il serait raciste de considérer cela injuste quand il s’agit des arabes. Il nous faudrait donc renvoyer les arabes de Gaza qui se sont avérés définitivement hostiles en donnant la majorité de leurs voix au Hamas, et faire la même chose au Liban ou en Syrie si Assad fait le moindre geste de soutien au Hezbollah.

On nous dira que les américains, les européens et autres énergumènes ne nous laisseront jamais faire cela. C’est juste. Et alors ? Qui a dit que créer l’Etat d’Israël et le défendre doivent être une sinécure. Il faut du cran, payer le prix et ne pas se laisser impressionner par Washington. Quand l’Etat d’Israël a été créé, nous ont-ils laissé faire ? Ils ont accepté a posteriori. Quand Jérusalem, le Sinaï, le Golan et la Judée Samarie ont été libérés après le veto de De Gaulle en 67, nous ont-ils approuvés ? Jusqu’à présent ils s’y opposent et ça fait déjà 40 ans. On devra faire front à l’opposition américaine un jour ou l’autre. C’est inéluctable et le plus tôt serait le mieux. Les américains nous donneront l’illusion que ci et là, nous pouvons riposter militairement, mais toujours en fonction de contingences subordonnées à leurs intérêts. Dès à présent, entreprenons de nous débarrasser de ce gouvernement de lâches pathétiques, de nous dévassaliser de Washington en reconstituant une petite armée juive efficace, ce qui nous octroiera une plus grande amplitude de liberté dans nos initiatives d’offensive. L’alternative, c'est-à-dire le maintien de notre potentiel militaire pléthorique et par conséquent, notre subordination totale aux dictats américains de réactions militaires mitigées et inefficaces, de retraits territoriaux et de création d’un Etat palestinien, c’est, Dieu préserve, notre perte assurée ou du moins, une catastrophe aux proportions insoupçonnables. Ca a déjà commencé comme on peut le constater en allumant le poste de radio. Peut-on dès lors renverser cette tendance ? J’aimerais y croire, mais à voir le soutien pavlovien au gouvernement et à Tsahal, venant même du public qui en a été la victime l’été dernier, j’en doute fort.

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